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Ce n'est un secret pour personne:
Eric et Ramzy, on aime ou on n'aime pas.

Depuis que le duo fait son cinéma, chacun de leurs films sortis en salle est loin de faire l'unanimité.
Et Steak ne fait pas exception dans leur filmographie, bien au contraire.
Il n'y a qu'à voir les critiques "Presse" et "Spectateur" sur la fiche AlloCiné du film pour s'en convaincre.

Pour ma part, j'ai franchement aimé.
D'abord parce que je suis un grand fan du cinéma burlesque où les choses les plus débiles peuvent provoquer en moi un fou rire. Par exemple, je suis plié avec des répliques du genre "Tiens, excuse toi... en allemand" ou bien "Le dernier arrivé est fan de Phil Collins...". C'est con, je vous l'accorde, surtout pour les fans du chanteur, mais cette dernière remarque, digne d'un élève de primaire, est tellement imprévisible de la part d'un personnage qui se prend au sérieux, qu'elle en devient essentielle dans le comique de situation.
Ensuite, parce que sous ses airs de film pour gros débiles, Steak est une vraie satire de notre société, de ses vices et de sa superficialité.

Réalisé par Quentin Dupieux, plus connu sous le pseudo de Mr Oizo, le film nous dépeint une société de paraître, où boire de l'alcool et fumer des cigarettes sont aussi ringards que dire "ça gaze ?" et où ne pas avoir eu rencard avec le bistouri du premier chirurgien venu est chose inconcevable.


Et dans cet univers américanisé à outrance -les lycéens ont leur casier, les voitures de police sont tout droit sortis d'une série B américaine, les bus scolaires sont jaunes- les "Chivers" sont le symbole d'une société superficielle qui vit à travers ses modes et ses apparences.

Du côté des acteurs, mis à part les deux trublions, on notera la présence des musiciens Sébastien Tellier (dont la géniale chanson Divine est consacrée aux "Chivers") et Kavinsky (Dan, le gourou de la "secte") et de l'humoriste Jonathan Lambert (Serge), connu notamment pour ses prestations déguisées dans On n'est pas couchés.


"Chivers", mode d'emploi

- s'être déjà refait le portrait au bistouri
- avoir un prénom de GI Joe
- se bourrer la gueule au lait en bouteille
- posséder un gros 4x4
- porter un gilet rougé à l'effigie du groupe
- porter des jeans moulants du slip
- avoir une haleine Kiss Cool
- ne pas savoir ce qu'est un livre
- connaître les blagues d'un carambar périmé de 5 ans
- être fort en calcul mental (effectivement !)
- écouter de la techno Fisher Price
- et biensûr ne pas être fan de Phil Collins !

Avec ma nouvelle tolérance de circonstance (qui habite l'homme des îles), c'est sans trop de mal que j'ai commencé à me replonger dans les méandres temporels de cette série et, force est de constater qu'une fois passée la première saison "Monter son meuble TV en 10mn chrono" mais en mode "Pépère pieds en l'air", l'histoire devient haletante et il est difficile de décrocher. Non, non, je suis sobre... hips !

Alors "Oui, pardon à toi, Ô grand fan de Lost que j'ai pu blesser en tailladant au cure-dents les abus scénaristiques, les flashbacks ennuyeux et les tenants sans les aboutissants d'une série pour le moins longue à se mettre en place."


Pourquoi ce revirement si soudain ?
Tout simplement parce que Lost ne mérite pas que l'on s'arrête à son hésitante première saison.
Regarder la suite donne forcément envie d'en savoir plus sur cette étrange trappe, ce compte à rebours qu'il faut réinitialiser toutes les 108mn, ce mystérieux prisonnier au regard "5h non stop de Questions pour un Champion", ces habitants inquiétants et surtout cette série de chiffres qui revient encore et toujours (inutile de les jouer au Loto, il y a déjà eu un gagnant...).
Regarder sa deuxième saison c'est se donner naturellement l'envie de voir la troisième puis la quatrième et bientôt la cinquième et avant dernière saison qui sera diffusée aux US à partir du 21 janvier.
Au final, on oublie vite les toujours aussi grosses invraisemblances d'ordre technique (même pas chaud...) et les flashbacks, autrefois insipides, font vraiment avancer l'intrigue.
Après avoir englouti 3 saisons sans sourcilier, je ne suis toujours pas rassasié et j'attends la suite avec une impatience difficile à contenir. "C'est grave, Docteur (Shephard) ?"